Dr Thon, Président national du mouvement "Nouvelle Vision"

Candidat déclaré à l’élection présidentielle de 2020 au Togo, Dr Kodjovi Athna Thon, dans une interview accordé à notre rédaction, nous parle de son mouvement « NOVI », sa candidature, sa conception de l’alternance à travers son Plan National d’Alternance (PNA) en 2020, tout en donnant son avis sur une quatrième candidature de Faure Gnassingbé. Lisez plutôt !

Elom ADABE: Parlez-nous un peu de votre mouvement et de ses actions.

Dr Thon: Merci pour votre question. Pour faire simple, je commencerai par vous expliquer ce qui nous a contraints à initier la Nouvelle Vision. Après analyse de la situation de précarité et de misère dans laquelle vivent nos populations et la crise de l’emploi qui sévit au sein de la jeunesse, nous avons abouti à la conclusion que si 30 ans de combat politique opposé à un régime de 50 ans imposé n’ont pas donné satisfaction à la population togolaise essoufflée en raison de l’infertilité de la relation rigidement tendue entre les deux pôles politiques, il fallait impérativement donner place à une nouvelle dynamique, une nouvelle manière de penser et d’agir, une nouvelle approche, une nouvelle vision ; bref, que le renouvellement de la classe politique s’imposait.
Je continuerai en disant que Nouvelle Vision est donc cette révolution mentale qui prône un renouveau patriotique axé sur une conscience collective que nous prônons. Notre vision est de construire un Togo socialement uni et économiquement fort à travers une dynamique de réflexion-action, faisant de tous les citoyens des acteurs de leur propre développement et celui de leur communauté. Il s’agit d’appeler tous les Togolais à sortir des clivages religieux, ethniques et politiques afin qu’ensemble, comme des filles et fils d’une même nation, nous puissions combattre les maux socioéconomiques (la misère, la faim, le chômage, le sous-emploi, …) et construire le Togo de nos rêves.
Je terminerai avec les actions de la Nouvelle Vision pour dire qu’au-delà de la sensibilisation quotidienne que nous faisons, nous essayons selon nos moyens de voler au secours de certaines couches défavorisées de la population. Formation d’enseignants, d’agriculteurs, d’étudiants, etc., appui financier, dons en nature, octroi de bourse, ateliers de sensibilisation et d’orientation, soutien aux projets de jeunes, etc., point n’est besoin de lister nos actions.

Mais comme vous le savez, seul un programme national porté par un Etat, efficacement géré au profit des citoyens peut donner solution aux peines des Togolais. Et c’est la raison pour laquelle, après plusieurs actions isolées à travers la Togolese Foundation que j’ai fondée depuis 2009, j’ai annoncé en décembre 2016 mon intention de briguer la magistrature suprême en 2020 afin d’en faire un outil de développement.

Q- Justement, plus concrètement encore, qu’est-ce qui a motivé en vous ce choix d’être candidat aux présidentielles de 2020 ?

R- Je viens de le souligner ! La vision dont je suis doté par la grâce de Dieu, m’impose cet outil qui est la magistrature suprême pour l’implémentation d’un modèle de développement. Voilà pourquoi j’aimerais préciser, qu’il ne s’agit pas pour moi, d’une ambition politique, mais plutôt d’une mission que j’aie de porter l’espoir de ma génération. Si j’avais la possibilité de le faire sans cet outil, je l’aurai fait et je ne serais pas dans cette course.
Nous devons démontrer aux yeux du monde que la politique est un instrument de développement et non de clivage. Ne nous trompons pas de lutte. L’adversaire commun des Togolais, c’est la crise socioéconomique, la misère, la faim, le chômage, le sous-emploi, bref, les maux qui minent notre quotidien. La Nouvelle Vision c’est donc cette idéologie qui dit NON au développement de la politique et s’engage pour une politique de développement. Ceci, à travers des actions pragmatiques et productives capables d’impacter positivement les conditions socio-économiques de chaque togolais (résident comme de la diaspora) et faire du Togo un pays modèle de l’Afrique et du monde.

Q- Dr. Thon Président de la République Togolaise, compte offrir quoi aux Togolais ?

R- Ma finalité est de construire un Togo de paix, de sécurité et surtout soudé et émergé, qui permettra à chacun de ses filles et fils de rêver en ayant les garantis, les paramètres et les instruments nécessaires pour réaliser leur rêve. La magistrature suprême est l’outil nécessaire pour construire cette finalité. Aujourd’hui, nous avons le leadership requis pour changer la donne. Je suis conscient que la situation socio-économique alarmante de nos populations fait de tous les secteurs, des priorités. Mais une démarche méthodique permet de dégager des priorités transversales qui pourront drainer et impacter les autres secteurs. J’ai donc identifié 5 points prioritaires qui pourront permettre d’asseoir une gouvernance administrative, économique, sociale et politique favorable à la construction du rêve togolais. Un modèle économique qui permettra d’équilibrer la structure de développement socio-économique et administrative de tout le pays ; un Programme Agricole Décentralisé ; un système éducatif en phase avec le modèle économique et au service du développement ; une industrie touristique et culturelle innovante et un Etat entrepreneur en mettant en place un modèle d’entrepreneuriat soutenu.

Q- Est-ce que selon vous les conditions sont réunies pour une élection transparente ?

R- Nous sommes au Togo et le passé devait nous apprendre que pour résoudre un problème, il faut en connaitre les causes. Ce n’est qu’en trouvant solution à la cause qu’on peut résoudre le problème. Pourquoi certains œuvrent pour que l’élection ne soit pas ou jamais transparente ? À qui profite la non transparence des élections ? Qu’est-ce qui motive ce dernier ? Pour moi, la transparence, l’équité et tout ce que vous voulez ne sont que des conditions externes. Mais quel est l’esprit dans lequel les organisateurs organisent l’élection ? Si c’est toujours avec la peur de perdre des privilèges et la peur du lendemain, 99% d’électeurs peuvent voter pour vous, le 1% qui va proclamer se donnera la victoire.
Voilà pourquoi je convie mes ainés politiques chaque fois que l’occasion se présente et encore le 04 décembre dernier au dévoilement du PNA qu’il est important que nous changions de paradigme pour un résultat plus productif. Nous ne pouvons espérer différent résultat en faisant les mêmes choses de la même façon dans les mêmes conditions.

Q- La question sur une 4ème candidature du chef de l’État actuel fait débat. Quelle est votre position sur la question ?

R- Ce débat est un non-lieu. D’abord parce que tant que nous nous réclamons être un Etat de droit, la loi dans son caractère impersonnel s’applique à tous. La constitution actuelle n’empêche pas le président sortant d’être candidat à sa propre succession. Dans un jeu démocratique, on ne choisit pas son adversaire. Le faire, serait s’avouer vaincu d’avance.
Ensuite une 4ème candidature ne veut pas dire un 4ème mandat. De la candidature au mandat, même si cela n’a pas souvent semblé être le cas au Togo, il y a un long pas.
Ensuite si Faure Gnassingbé sera-t-il candidat ou ne le sera pas ; il ne l’a pas encore annoncé. S’il renonce, il s’agirait là d’un cas de conscience. Et s’il décide d’y aller comment pourrait-on l’en empêcher ? Je pense que nous faisons le mauvais débat. Si la finalité est de garantir l’alternance au sommet de l’Etat, je convie tous les aspirants à l’alternance d’adhérer au Plan National d’Alternance (PNA).

Q- Parlant du PNA, de quoi s’agit-il vraiment ? Qu’attendez-vous du peuple Togolais ?

R- Pour arriver à un résultat, il faut définir une stratégie et planifier les actions. C’est ce qu’on appelle un Plan. La recherche de l’alternance au Togo ne date pas d’hier. L’opposition togolaise a passé 30 ans dans la recherche de cette alternance sans y parvenir. Et pourquoi ? Il faut reconnaitre que le défaut de stratégie appropriée en est pour beaucoup.
Le PNA est un contrat national qui réunit l’intérêt de tous les acteurs de la vie socio-économique et politique de notre nation. En tant que tel il découle d’un diagnostic de la crise togolaise qui nous a permis d’abord d’identifier les acteurs, ensuite de relever leurs diverses préoccupations et enfin de définir une solution résultante et objectif. C’est donc cette solution qui est contenue dans le PNA qui nous conduira en 2020 à une alternance démocratique, pacifique et productique à travers lequel le peuple togolais, la diaspora togolaise, le régime sortant, les leaders de l’opposition, les multinationales et la communauté internationale trouveront satisfaction.
A travers le PNA, j’attends du peuple togolais une renonciation à tout acte d’achat de conscience, à toute contractualisation de misère quinquennale contre des billets de banque, à toute action de provocation pouvant déboucher sur des actes de violence pendant toute la période électorale. Je convie le peuple togolais à une veille citoyenne tout au long du processus et surtout à ne voter contre quiconque, mais à voter pour la fin de la misère et de la précarité.

Q- Un mot à l’endroit de nos lecteurs ?

R- Sachons une chose que je dis, répète et donc je suis intimement convaincu : l’heure du nouveau leadership a sonné et rien ni personne ne pourra s’y opposer.
Que tous l’entendent et le croient ; que les amis du Togo l’entendent et le croient ; l’année 2020 est la « golden year » de notre pays. Elle est l’année de l’avènement de ce nom prophétique donné par les Anciens à ce territoire : « l’Or de l’humanité ». La grâce est déjà accordée à notre nation. Il faut la saisir en nous mettant ensemble comme un seul homme.

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